Lors de la publication de mon article sur mon intégration en Allemagne, vous avez été nombreux à réagir sur l’emploi du terme « expatrié » et j’ai d’ailleurs eu le plaisir d’approfondir cette discussion avec quelques personnes. Aujourd’hui je voulais revenir sur ces deux termes « expatriation » et « immigration » et pourquoi j’emploie encore toujours le mot « expatriée ».
Avant toute chose, je ne juge personne et donc j’attends en retour de ne pas être jugée sur mes choix personnels! Tout commentaire déplacé sera directement supprimé!
Une des raisons qui fait que je préfère le terme d’expatrié au terme d’immigré, c’est que je trouve que ça fait plus « chic ». Pas dans le sens économique, mais dans le sens d’ouverture au monde. C’est quand même sympa de dire qu’on vient d’un pays et qu’on vit dans un autre, ça reflète tout de suite l’enrichissement culturel qui fait notre personne. D’ailleurs, je considère personnellement n’importe quelle personne étrangère ayant quitter son pays pour vivre ailleurs comme étant expatriée.
Dans la même optique, je rejette le terme d’immigré qui ramène à une situation négative de quelqu’un qui a fuit son pays, qui ne s’en sort pas socialement et qui n’est pas intégré. Et là, je ne parle que de comment les médias décrivent les immigrés! C’est d’ailleurs pour cela que je considère tout le monde comme expatrié, il y a toujours une réussite quelque part, déjà par le simple fait d’avoir réussi à changer de pays et de vie. Et de nos jours, ceux qui ont vraiment fuit pour des raisons politiques sont les réfugiés, une « catégorie » à part de gens qui ont quitté leur maison à contre cœur, avec la peur au ventre et tout un tas de difficultés à surmonter, mais ça, c’est un autre sujet.
En vrai, je ne suis pas non plus une grande fan du terme expatrié car il a aussi ses côté négatifs selon moi. En effet, qui dit expat, dit riche et grande carrière à l’étranger, qui a quitté sa mère Patrie. C’est une des choses qui me met le plus en rogne à chaque fois, que les gens pensent tous qu’être expat veut dire rouler sur l’or! Combien ne me croient pas quand je leur dit que ce n’est pas forcément le cas! Quant à la notion de patrie, je la trouve elle aussi dépassée, valable pour le 19è siècle. Une patrie, c’est un ensemble de 1001 cultures que personne ne peut toutes connaître. Encore plus de nos jours la notion de patrie n’est plus d’actualité quand on sait qu’une grande partie des gens de nos jours est déjà un mélange de plusieurs « patries »/cultures de différents pays.
Ce que je n’aime pas non plus dans l’expatriation, c’est que c’est tellement chic et à la mode que beaucoup disent « moi aussi je vais m’expatrier », comme s’ils allaient acheter la dernière paire de baskets à la mode, comme si c’était la chose à faire (à dire surtout) pour devenir in. Et pour ceux qui se sont vraiment expatriés comme moi (et qui généralement l’ont moins fanfaronnaient que ces gens-là, c’est plus facile de blablater que d’agir), on sait que la chose est loin d’être aussi simple que de faire une virée shopping, que l’expatriation est un vrai projet de vie loin d’être facile et surtout qu’on ne s’expatrie pas juste pour devenir populaire! A ces gens-là qui vulgarise l’expatriation comme une chose simple, j’ai souvent envie dire « lance-toi et viens ensuite te vanter! ». D’ailleurs, je sais que ceux qui en parlent le plus ne s’expatrieront jamais …
Pour conclure sur le sujet, aucun des deux termes « expatriée » et « immigrée » ne me satisfait vraiment et je préférerais un terme entre-deux qui n’ait pas de connotation négative. Une de mes lectrices me disait à juste titre que le terme allemand « Auswanderer » (qui signifie émigrant mais de façon neutre) était dans ce cas l’idéal. Mais les langues ne changeront pas et je continuerai d’employer le mot « expatriée » qui est un peu devenu ma signature, notamment grâce à ce blog 😉
Et vous? Quelle est votre avis sur le sujet?